Qui paie la Taxe sur les Véhicules de Sociétés (TVS) en Location Longue Durée ? Explications et Implications

La taxe sur les véhicules de sociétés (TVS) en location longue durée ne s’applique pas forcément à l’utilisateur du véhicule. Le redevable légal reste le détenteur du certificat d’immatriculation, souvent le loueur, mais la charge économique peut être refacturée au locataire dans le contrat.

Le traitement fiscal varie selon la nature du contrat, la forme juridique de l’entreprise et le type de véhicule utilisé. Les véhicules électriques bénéficient d’exonérations spécifiques alors que les thermiques sont soumis à des règles plus strictes. Les modalités de déduction et d’imputation de cette taxe influencent directement le coût réel du choix entre achat, location et leasing.

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À quoi sert la taxe sur les véhicules de sociétés (TVS) et qui est concerné ?

La taxe sur les véhicules de société, ou TVS, vient alourdir la fiscalité des entreprises qui exploitent des véhicules de tourisme en France. Année après année, elle cible toutes les sociétés, qu’elles soient commerciales, civiles ou assimilées, qui détiennent ou utilisent un ou plusieurs véhicules affectés au transport de personnes. L’objectif est clair : influer sur la composition des flottes d’entreprise, favoriser les modèles moins polluants et alimenter le financement de politiques publiques pour l’environnement.

Seules les voitures de société utilisées pour transporter des personnes sont visées. Les véhicules utilitaires, comme les fourgons ou camions, échappent à la TVS, à moins d’être utilisés hors de leur cadre habituel. Une berline confiée à un collaborateur, un SUV à un dirigeant : chaque usage régulier place le véhicule dans le viseur de l’administration fiscale.

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Dès qu’une société, quels que soient sa taille ou son statut, utilise un véhicule de société entre le 1er janvier et le 31 décembre, elle entre dans le champ d’application de la taxe. Peu importe que le véhicule ait été acheté, pris en location longue durée ou en leasing : c’est l’usage effectif qui compte. Un véhicule inscrit à l’actif de l’entreprise ou mis à disposition de façon permanente enclenche automatiquement l’obligation.

La TVS se calcule en fonction de plusieurs critères : durée d’utilisation, niveau d’émission de CO₂, motorisation. Les barèmes évoluent régulièrement, suivant la politique environnementale nationale. Choisir un modèle à faibles émissions, renouveler la flotte ou opter pour un contrat de location plutôt qu’un achat : chaque décision impacte la facture fiscale de l’entreprise.

Location longue durée : qui paie vraiment la TVS, le loueur ou l’entreprise utilisatrice ?

En location longue durée (LLD), la question du paiement de la TVS s’impose à toutes les entreprises qui externalisent leur flotte. Si le loueur reste propriétaire du véhicule de société, il n’en a pas l’usage. Or, pour le fisc, c’est l’utilisateur qui porte la responsabilité de la taxe, pas le détenteur du certificat d’immatriculation. Résultat : la TVS s’applique à l’entreprise locataire, même si elle n’a jamais eu le titre de propriété entre les mains.

Concrètement, dès qu’une société met un véhicule en circulation pour son activité, elle en assume la fiscalité, qu’il s’agisse d’une citadine ou d’un SUV pris en location longue durée. Cette règle s’applique à chaque véhicule de la flotte, sans exception.

Voici les modalités habituellement rencontrées pour la prise en charge de la TVS dans le cadre d’un contrat de location longue durée :

  • Le loueur inclut directement la TVS dans les loyers mensuels, la répercutant ainsi sur l’entreprise utilisatrice ;
  • L’entreprise locataire s’occupe elle-même de déclarer et régler la taxe, généralement via le portail impots.gouv.fr.

Gérer une flotte automobile en LLD exige donc une attention particulière à la fiscalité. La charge de la TVS suit l’usage, pas la propriété. Pour les grandes sociétés gérant des dizaines ou des centaines de voitures, la rigueur dans le suivi des contrats et des paiements s’impose comme une nécessité, sous peine de mauvaises surprises lors d’un contrôle.

Impacts fiscaux selon le type de véhicule : thermique, hybride ou électrique, quelles différences ?

La motorisation du véhicule change radicalement la donne sur le plan fiscal. Pour une voiture essence ou diesel, la TVS dépend du niveau d’émissions de CO₂ : plus les rejets sont élevés, plus la facture grimpe. Un monospace diesel âgé peut coûter cher en TVS, là où une petite essence moderne limite les dégâts.

Les véhicules hybrides bénéficient d’un traitement allégé, surtout lorsqu’ils affichent de faibles émissions. Les versions rechargeables qui peuvent rouler plus de 50 kilomètres en mode tout électrique voient souvent leur TVS réduite, voire annulée temporairement. Ce coup de pouce fiscal attire de plus en plus les gestionnaires de flotte.

Pour les voitures électriques, l’avantage est total : aucune TVS à régler tant que le véhicule circule. Zéro émission directe, zéro taxe. Voilà qui encourage les entreprises à électrifier leur parc, même si la logistique, bornes de recharge, gestion de l’autonomie, doit suivre le rythme. La réglementation fait clairement pencher la balance du côté des modèles zéro émission.

En résumé : thermique rime avec fiscalité lourde, hybride offre un compromis, électrique s’impose comme la solution la plus avantageuse sur le plan fiscal pour la location longue durée. Négliger ce critère lors du renouvellement de flotte, c’est risquer de payer le prix fort.

Achat, location ou leasing : comparatif des régimes fiscaux pour faire le bon choix

Opter pour la location longue durée (LLD) bouleverse les règles du jeu : le loueur garde la propriété du véhicule, mais la TVS est fréquemment refacturée à l’utilisateur. Dans la majorité des contrats, la taxe est incluse dans les mensualités, sous forme de forfait ou de refacturation précise. Ce point mérite toute votre attention lors de la négociation contractuelle.

Pour éclairer la décision, voici un aperçu des spécificités fiscales propres à chaque mode de financement :

  • Achat : l’entreprise détient le bien et assume l’ensemble des démarches fiscales et administratives.
  • Location longue durée : la flexibilité est au rendez-vous, tout comme la mutualisation des risques, mais l’utilisateur supporte la TVS la plupart du temps, directement ou indirectement.
  • Leasing avec option d’achat (LOA) : formule mixte. Selon les termes du contrat, la charge de la taxe peut incomber au locataire comme au loueur. Scrutez la clause TVS avant de signer.

Comparer ces options est incontournable pour optimiser la gestion de flotte automobile. Le montant annuel de la TVS s’ajoute au coût total de détention (TCO) et peut faire la différence entre deux offres. Sans oublier la récupération de TVA, qui varie selon le mode de financement retenu et la motorisation choisie. Avant de s’engager, mieux vaut analyser ses besoins, la durée de détention envisagée et anticiper l’évolution du parc.

Un choix de financement ne se limite jamais à une question de budget initial : la structure même de la fiscalité, la nature du contrat et le profil du véhicule pèsent tout autant dans la balance. À chaque entreprise de composer sa partition, entre maîtrise des coûts et anticipation des mutations réglementaires. Qui parie sur l’électrique aujourd’hui pourrait bien récolter les fruits d’une fiscalité allégée demain.